SOMMAIRE

● 1 Une situation unique pour tous ● 2 Un temps de mise en oeuvre flashs ● 3 Vers un émiettement ? des modalités de pratiques  ● 4 Un raz de marée d’informations  5 Et nos élèves ?  6 “Vers un Décrochage Scolaire Physique ?” ou “Vers une continuité Co éducative” ?  Vers une perspective disruptive durable des modèles éducatifs ?  8 Vers une EPS sans contact ?

“Une situation unique pour tous”

12/03/2020 – 12h : discours du ministre de l’Éducation Nationale, JM. Blanquer ; « il n’y aura pas de fermeture généralisée des écoles en France comme on a pu le voir dans d’autres pays européens ».

12/03/2020 – 20h : discours du président de la République, E. Macron qui annonce la fermeture de tous les établissements du secondaire et des universités à partir du 16/03/2020 et jusqu’à nouvel ordre.

13/03/2020 – 8h : prise en main de nos classes avec pour seule consigne, en Éducation Physique et Sportive, d’éviter tous les contacts. Et dans nos classes, la présence de certains élèves qui présentent des pathologies chroniques (diabète …).

16/03/2020 – sans visibilité : mise en œuvre d’une EPS à distance.

*Pour ma part, j’ai eu l’impression de faire face à une crise pédagogique sans précédent qui nécessitait une réponse adaptée mais avec des outils ne permettant pas d’être à la hauteur de l’évènement.
Sans compter qu’il fallait très rapidement reprogrammer toute l’organisation de la maison pour pouvoir permettre au conjoint de poursuivre son activité, aux 2 enfants de ne pas prendre de retard à l’école et me permettre de garder le fil avec mes élèves.

Un temps de mise en œuvre flash.

« En 72h », parents, enfants, enseignants ont pour objectif de réagir à une situation hors norme qui leur demandera une réorganisation complète de leur vie professionnelle, et du même coup de leur vie privée.

En effet toutes les familles se retrouvent confinées pour travailler, réviser, apprendre, dans un espace commun, leur maison ou leur appartement !
En ce qui concerne l’EPS et les autres matières, nous avons pour seuls outils à notre disposition l’Espace Numérique de Travail de l’établissement et la classe virtuelle du CNED.
Et comme très souvent, débrouillez-vous pour assurer la « continuité pédagogique » !

* Après 3 jours de K.O, j’ai pris la mesure des multiples tâches (professionnelle et privées) à accomplir.
* Après 10 jours de vie commune confinée, nous avons trouvé un équilibre permettant à tous de bien vivre le confinement.

Vers Un émiettement ? des modalités de pratiques.

Comme à leur habitude, les enseignants d’EPS, très innovants, laissent libre court à leur créativité, parfois, souvent débordante.
Pour, très rapidement proposer un nombre impressionnant de solutions. Un raz de marée de solutions dans un océan de propositions …
Sans compter que toutes les matières et cela afin de justifier leur place ou leur position dans la maison École en sont allées de leurs propositions.

En reprenant un terme si cher à tous les enseignants d’EPS, et peut être caractéristique de notre discipline, n’assiste-t-on pas à un « émiettement » des outils, et à contrario une pratique physique sanitaire exclusive …

*Dans mon établissement l’équipe EPS a choisi une pratique sans contact, dans un espace réduit et qui permet une dépense énergétique suffisante : « crossfit » sans charge à partir de l’application « EPSolo ».

Un raz de marée d’informations !

En effet, une multitude d’outils sont proposés sur la toile, les réseaux sociaux, les espaces numériques de travail, à titre individuel, à titre académique :

« un raz de marée d’informations » pour une « course effrénée à la proposition la plus innovante ».
De nombreux enseignants d’EPS exposent leurs productions : application, glide, génial Ly, pdf, vidéo en différée, vidéo en live, power point, mail, flashmob …
À ces propositions enseignantes viennent s’ajouter des propositions académiques.

*Pour ma part, j’ai limité ma prise d’information sur la page Facebook « EPSmania », spécialiste dans l’innovation numérique mais pas que, qui me semblait, dans cette période de confinement, très adaptée.

Et nos élèves ?

En plus de ces nombreuses informations qui transitent sur la toile, en interne, sur nos établissements l’enjeu de la continuité pédagogique nous amène à mettre en œuvre nos propositions dans une cadre nouveau et dans une temporalité courte.

*Pour limiter cet émiettement des pratiques et des outils, les 4 enseignants de l’établissement se sont accordés sur l’utilisation de l’application « EPSolo » et la mise en œuvre d’une classe virtuelle (CNED) par semaine réunissant tous les élèves du collège.

Les élèves, et leurs parents font face, à un nombre important d’informations transite par mail, par les ENT, par les classes virtuelles, sur les supports télévision (Lumni). Chaque enseignant, chaque établissement, afin de garder le contact avec ses élèves, tente de proposer l’outil le plus adapté à son contexte. Nous constatons tous qu’au sein même d’un établissement les propositions, les espaces d’interactions varient d’un enseignant à un autre

Mais ce surcroît d’informations n’engendre-t-il pas des problématiques de sélection de la part de nos élèves et de leurs familles ?
La continuité pédagogique peut-elle être efficace si les outils d’interactions choisis sont différents d’un enseignant à un autre ?

*Sur notre établissement 50% des élèves accusent réception de l’information sur Pronote (20% des parents) et 10 % participent aux classes virtuelles EPS proposées. Dur dur … d’être confronté au décrochage physique de nos élèves.

Vers un Décrochage Scolaire Physique ? » ou « Vers une continuité Co éducative ?

Quelles sont les causes de ce décrochage local et généralisé des élèves ?
Les élèves, les parents ont-ils fait face à un nombre trop important d’informations qui a donné lieu à une saturation d’information entraînant un décrochage.
Ce décrochage scolaire est-il la conséquence de la fracture numérique, pointée du doigt depuis si longtemps ?
Télétravail et coéducation sont-ils compatibles ? Ces chiffres, du moins localement, nous amène à nous questionner sur la place des parents au sein de l’éducation scolaire. En effet l’étendard de la continuité pédagogique n’est-il pas un étendard difficilement assumé au quotidien. Étant l’unique solution, il a été mis en œuvre forcée et finalement quel bilan en tirer ? Un espoir de « continuité coéducative » …
L’avenir nous donnera des informations plus précises sur le bilan a tiré.

*Lors du confinement, j’ai reçu 2 informations de la part des parents : la première pour nous féliciter et nous encourager, la deuxième pour nous informer que son fils suivrait en priorité les séances de son club…

Vers une perspective disruptive durable des modèles éducatifs ?

Vers un EPS sans contact ?